lundi 20 novembre 2017

LES TRUMPETTES

La mode est donc au populisme. L’étymologie nous montre qu’il s’agit de se référer au peuple ce qui, en république démocratique ne peut absolument pas être négatif. Là où ça coince, c’est que cette référence va de pair avec le rejet de l’oligarchie.

Remarquons donc que c’est l’élite qui nomme..

C’est l’élite qui décrète que le populisme flatte les bas instincts du peuple, pour la simple raison que le populisme est une menace pour le pouvoir oligarchique. Pour l’élite, le peuple a le droit de s’exprimer s’il s’exprime comme il convient (syndrome de Maastricht) et lui permet de faire perdurer son pouvoir. Sinon, il est une menace. Il convient donc de crier haro sur le populisme ce dont se charge, avec joie, la partie « intellectuelle » de l’élite, journalistes et penseurs approximatifs (qui expliquent les guillemets).

On vient donc à la bonne définition. Le populisme est l’idéologie de ceux qui parlent le discours du peuple et en font un discours clivant, que la majorité accepte et que l’oligarchie refuse et s’active à réduire à un discours minoritaire.
Le populisme est donc obligatoirement un champ de bataille où s’opposent deux discours antinomiques, dans leur contenu, mais aussi dans les moyens utilisés. Par exemple, tous les médias étant aux mains de l’oligarchie, la doxa antipopuliste y trouvera naturellement un écho sans commune mesure avec son impact réel. De ce fait, le discours populiste n’a d’autre choix que de se radicaliser et de se simplifier pour élargir son assise. Regardons les premiers discours de Trump et leur évolution. Au départ, Trump n’est pas idiot, c’est Hillary qui l’a rendu stupide.

L’excès est en germe dans le populisme. Il suffit d’arroser ce que fait très bien l’oligarchie. Et si les populistes refusent cette spirale et se modèrent, ils perdent leur base électorale qui est tout sauf modérée. Philippot est mort politiquement d’avoir rejeté l’excès.

On peut utiliser ce filtre pour parler  de mouvements populistes qu’on ignore en tant que tels.. Le féminisme, par exemple. Comme tout populisme, le féminisme est simple. Egalité totale de droits entre hommes et femmes.

Sauf que cette règle souffre de multiples exceptions. J’en ai souffert moi-même le jour où une DRH ressemblant à Angela Merkel m’a convoqué pour me reprocher de faire pleurer mes collaboratrices. Ce qui était vrai : je traitais les femmes comme des hommes et mes engueulades n’étaient pas sexo-orientées. Les mots étaient les mêmes, le ton aussi. Il faut dire que la librairie est le lieu parfait de l’auto-proclamation culturelle. Tout vendeur, même débutant, s’y croit dépositaire d’une partie de la culture mondiale, alors même que leur savoir tiendrait sur une feuille de papier à cigarettes.. Il me fallait recadrer tout ça et leur faire toucher du doigt leur nullité. Nullité femelle équivalant exactement la nullité des mâles. Mais les hommes serraient les poings et avaient parfois envie de me foutre sur la gueule, je le lisais dans leur regard, tandis que les filles pleuraient, cherchant visiblement à m’attendrir, avant d’aller informer la DRH de ma cruauté.

Dans ce cas précis, la stricte égalité s’est retournée contre moi qui la respectait pourtant quasi-religieusement. Car pour les féministes, l’égalité homme-femme est une règle sauf…

Une règle-sauf est une règle interprétée a minima…Les féministes adorent ça. Un autre bel exemple est celui des violences conjugales. Que l’on peut lier au combat contre la grammaire. C’est ainsi que dans une notice d’informations publiée par le Ministère de la Justice, l’auteur des violences n’est désigné que par des mots masculins : le conjoint, le concubin, l’auteur des faits, le partenaire, etc… Dans ce cas, l’inégalité est patente mais tolérée et le vocabulaire honni devient un allié bien pratique.

Notons aussi que se lèvent les bannières si la victime est une femme. La loi ne distingue aucunement entre les sexes. Pour elle, coller un plomb à  un homme est aussi grave que filer une torgnole à une femme. Mais pour la vox populi, il n’en va pas de même. Taper une femme est plus grave que taper un homme. Idéologie contre légalité. Posez la question à des féministes, vous entendrez la réponse. Encore une règle-sauf….

L’égalité ne se partage pas. Elle doit être stricte et surtout non-affective. Les juristes sont devenus des communicants et trichent comme des malades en utilisant des formules dénuées de sens. Style « personne en situation de faiblesse ». Ça, ça veut dire « femelle ». A t’on jamais vu inventer des lois basées sur le physique ? Si c’est pas discriminant, ça, c’est quoi ?

Tel qu’il est vécu aujourd’hui, le féminisme est un dernier avatar du populisme. Trump marche accompagné de trumpettes. Et vu le battage médiatique, ce sont, bien entendu, les trumpettes de la renommée..


On en reparlera…

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