mardi 19 avril 2016

MULTICULTUREL

Ça, c’est le truc à la mode. Faut être multiculturel. Ça me va. A 17 ans, j’ai quitté ma province biculturelle pour entrer aux Langues O’, histoire de mieux comprendre les cultures des autres. Après quoi, j’ai passé quarante ans de ma vie à écrire, éditer et vendre des livres qui traitaient des autres cultures. Je me sens pas trop multiculturel pour autant. La seule culture que je maîtrise à peu près, c’est la mienne, la culture française des temps modernes. Les temps anciens, je m’efforce, mais on n’a qu’une vie. Les autres, j’ai des notions. Tiens, le taoïsme : j’ai juste passé un an dessus, avec Madame Vandier-Nicolas. Ça te donne un vernis, mais guère plus.

Forcément, j’ai un peu voyagé. J’étais (je suis toujours) un compagnon de voyage chiant. J’admire peu, j’aime peu. Je commence toujours par faire la biblio avant d’acheter le billet. Et sur place, je dissèque. Et je me méfie des spécialistes au moins autant que des autodidactes nuls.

Tout ça pour dire que les tenants du multiculturalisme qui tirent leur savoir d’une lecture rapide de Lonely Planet, me font doucement rigoler. Leur vision du multiculturalisme, c’est une accumulation de poncifs enrobée dans les bons sentiments. Juste un exemple : voulant aborder la civilisation islamique, j’ai commencé par aller voir le premier spécialiste vivant du Coran pour qu’il me conseille une traduction fiable vu que les choses évoluent et que j’en étais resté au bon vieux Blachère. Chaque fois qu’un mec me fait chier avec le Coran, je lui demande ses sources.. Vous pouvez me croire, la traduction de Madame Masson est rarement en première position.

Si j’ai fait ça, c’est parce que je m’étais aperçu que le multiculturalisme est un immense pipeau. En novlangue, ça désigne uniquement la teinture qu’ont de l’Islam les intellos bobos. En fait, une manière d’intégrer l’islam à la culture française. Un biculturalisme. Les plus accros y ajoutent une teinture africaine, toujours tirée des populations qui nous fréquentent, nos anciens colonisés, Africains de l’Ouest et souvent musulmans, ce qui a l’avantage de renforcer la position des multiculturalistes. Les autres peuples, les Africains pas musulmans, tout le monde s’en fout.

Le multiculturalisme, c'est une manière de nous faire avaler un brouet dont nous ne voulons pas. Une sorte de pâtée bien pensante pour nous obliger à respecter des gens pas respectables. Comment ? Tu respectes pas l'islam ? Non. En général, je ne respecte pas les religions, elles dévalorisent l'homme. Et donc on commence par me coller l'islam dans la pâtée culturelle et on refile la boulette dans le multiculturalisme

La culture musulmane est passionnante. Le problème, c’est que la grande majorité des Musulmans est d’une inculture crasse ce qui ne facilite pas l’échange. Que, depuis des siècles, des centaines de penseurs, souvent de haut niveau, aient disséqué leur religion pour mieux la comprendre, ils s’en foutent. Tu me diras, les chrétiens ne savent pas non plus ce qu’est un nestorien. C’est la limite du multiculturalisme : des centaines de gens incultes se balancent des arguments à la con sur des sujets dont ils ne savent rien et dont ils ne veulent rien savoir.

Le bistro a gagné. Le babillage a gagné. Une seule parole redondante, balbutiante, répétitive, vide de tout sens.

On peut toujours partager le vide. Et le multiculturalisme est vide. C'est juste un mot pour virer le cochon des cantines.

On en reparlera.

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