mercredi 2 décembre 2015

SADE A GAGNÉ !!!!!

Bon, lui, il m’avait échappé. Heureusement, j’ai corrigé le tir. On n’en parle jamais de ce philosophe là. Peut être que Lévy ou Onfray occupent toute la place. Va savoir comment fonctionne la pensée aux temps des écrans.

Donc, je vous livre le nom : Dany-Robert Dufour. Je vous concède que c’est moins exotique que la plupart des noms de philosophes. Pour causer philo, le blaze teutonique ou ashkénaze, ça le fait mieux. A l’exception de maître Kong, ça va de soi.

Alors, il nous dit quoi le philosophe au nom trop autochtone ? Beaucoup de choses organisées autour d’une idée-force : Sade a gagné. Il va pas aussi vite : il lui faut 400 pages par livre, des notes, un appareil critique (pas trop de biblio cependant), ce sont de vrais livres, construits pas torchés, avec un vrai vocabulaire, des choses qui se méritent.

Son idée est assez simple : sous l’impulsion de l’ultralibéralisme, nous sommes passés d’un monde de la névrose à un monde de la perversion. D’un monde dominé par la culpabilité à un monde de jouissance effrénée. En fait, une seule chose ne peut pas être achetée : les valeurs morales et il fallait les ôter des échanges pour que triomphe la main du marché. Dufour remonte à un médecin inconnu (de moi tout au moins), Bernard de Mandeville qui affirmait « les vices privés font la vertu publique » ce qui n’est possible que grâce au marché devenu religion à part entière.

Résumé comme ça, à l’arrache, ça peut même paraître banal. Mais lisez d’abord.. Ça vous changera du brouet habituel.

En plus, ce qui caractérise les bons philosophes c’est qu’ils décryptent parfaitement l’air du temps.

Or donc, les quelques cent morts du 13 janvier n’étaient pas enterrés que tout le monde entonnait la même chanson. On va gagner parce qu’on va envahir les bistros. Traduction : On va gagner parce qu’on va jouir. La jouissance comme arme de guerre. Si c’est pas la victoire de Sade qu’est ce ?

Le problème, c’est que la jouissance n’est pas une kalashnikov. La jouissance sadienne est un acte de vie, pas un acte de mort, même symbolique. Et on peut penser que jouir comme des fous ne changera rien.

Lisez… On en reparlera….

PS : ça s’appelle La Cité Perverse et c’est publié par Denoël… L’éditeur de Céline ? C’est ça même.

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