vendredi 11 septembre 2015

MIGRANTS, MAUVAISE PIOCHE

Bien, il faut donc que je me justifie devant l’avalanche de vilains mots et d’injures, dont « xénophobe » est la moindre.

Tout d’abord, parlons vocabulaire. On ne cesse de m’expliquer que les migrants fuient la guerre, la violence et les atrocités. Je suis entièrement d’accord. Ce ne sont pas des migrants, ce sont des fuyards. Dans les titres et les commentaires, remplace « migrants » par « fuyards », tu vas voir, tu réagiras différemment. C’est bien la sémantique.

Fuir, c’est survivre. Migrer, c’est changer de projet de vie. Le migrant, il choisit son point de chute, il sait qu’il aura un cousin ou un copain pour l’accueillir, l’héberger, l’aider à trouver du boulot. C’est tout simplement pas la même chose. Choisissons bien nos mots. Si nous en sommes capables.

Ensuite, oublions les analyses de comptables. Le problème, c’est pas de savoir combien mais qui. Bien sur qu’on a accueilli plus. J’en prends plein la gueule avec les réfugiés antifranquistes. Réfugiés sûrement. Migrants pas vraiment. Tu crois que je peux voir mon copain Gorka comme un migrant syrien ? Parti de Bilbao après l’offensive de Mola, son grand père était ministre du gouvernement basque. Il a juste passé une frontière inexistante. Il est allé du Pays basque au Pays basque. Et de l’autre côté, ils allaient de Catalogne en Catalogne. On n’est pas vraiment dans la même configuration, tu crois pas ? Simplement pour dire que c’est pas moi qui mélange. Au contraire. Mais le discours dominant est un discours statistique. Un discours d’une pauvreté affligeante.

Or la quantité n’a ici aucun intérêt. On va accueillir 24 000 migrants syriens et érythréens. Pourquoi ceux là ? Les Syriens, c’est pour la télé. Propres, bien élevés, diplômés, ils sont présentables. Acceptables. Accueillables si je peux oser cette barbarité. Les Erythréens, on les cache soigneusement. On n’est pas dans le même rêve. Et puis pour les Syriens on a quelques beaux exemples dont Mohed Altrad qui n’a jamais été autant interviewé. Même lorsqu’il a racheté le club de rugby de Montpellier, chacun ses priorités. Parce qu’un Syrien dans le rugby, si c’est pas de l’intégration…..

Et donc, on ne peut pas tout mélanger. Le seul point commun de tous ces fuyards, c’est la religion. Attention, soyons très clairs. Il ne s’agit pas de racisme vu que musulman, c’est pas vraiment une race. Pas de xénophobie non plus, parce que c’est pas non plus une citoyenneté.

C’est pour ça que je comprends les Hongrois. Regarde l’histoire de la Hongrie. Les mecs, ils ont passé des siècles à se castagner avec les Ottomans vu qu’ils étaient sur la route de Vienne. Et tu voudrais qu’ils ouvrent les bras ? Restons sérieux.

Et donc on mélange tout : les pays d’origine, les pays d’accueil, les raisons (les bonnes justifiant les mauvaises, comme toujours) pour tout réduire à des chiffres.

A ce jeu, les Allemands sont les meilleurs. Ils manquent de main d’œuvre et donc les migrants, c’est pain bénit…ils vont assurer la croissance. Dire qu’on manque de main d’œuvre est un poil exagéré. Chez nous, c’est autre chose…Que Gattaz soit favorable devrait nous mettre la puce à l’oreille. Si Gattaz est content, on a du souci à se faire. Pour le Medef, les fuyards, c’est génial : le chômage suffisait pas à tirer sur les salaires, ils vont bien aider. Surtout s’ils sont très diplômés. Jusque là, le réfugié il pesait sur les emplois peu qualifiés. Avec des diplômés, on change de niveau. Echelon par échelon, le patronat va pouvoir gratter de plus en plus haut. Et donc, logiquement, les socialistes approuvent. Les fuyards font avancer la macronisation de la société. Ils vont pas avoir de scrupules à travailler le dimanche, eux ! Et le code du travail, on peut parier qu’ils vont s’en moquer.

Car les fuyards vont nous apporter leur culture de survie. Un peu comme les boat people avec, toutefois, quelques différences. Déjà, les boat people n’avaient pas de vraie culture religieuse. Comme nous désormais. A l’opposé, ils avaient une vraie culture de la bouffe et, Halleluja ! la même que nous fondée sur le cochon et le canard. La plupart étaient francophones ou avaient des parents francophones, la colonisation a parfois ses avantages. Il y avait donc plein de passerelles qui furent plus ou moins empruntées.

Là, j’ai beau regarder, des passerelles, j’en vois pas beaucoup. Langue, religion, habitudes alimentaires, tout nous oppose. Même le protectorat est oublié… Va falloir faire des efforts.

Justement. Qui a envie de faire des efforts aujourd’hui ? Passé les premiers moments d’émotion, que va t’il se passer ? Nos gouvernants vont ils faire la seule chose intelligente à leur portée, soutenir Bachar et aider les chiites à supporter la pression sunnite ? Redonner au conflit la dimension religieuse qui le sous-tend pour trouver des solutions.

Car, en fait, leur islamisme, je m’en fous. Je sais simplement qu’ils sont majoritairement en conflit avec notre population musulmane, essentiellement sunnite. Et si on venait d’importer la guerre de religion chez nous ?

On en reparlera…


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