samedi 30 août 2014

BRUITS DE BOTTES

Ben voilà…Suffit que je m’absente quelques jours et Poutine se précipite pour me donner raison sans même me prévenir. Bien la peine que j’en dise du bien (http://rchabaud.blogspot.fr/2014/03/jaime-poutine.html)

T’as vu Obama comment qu’il se met en colère sur l’Ukraine ? Pas que lui. Hollande aussi, il se met en colère. Façon Hollande, ça va pas trop loin. C’est que la situation évolue. Je vous fais le résumé. Le plus court possible. C’est un résumé.

Voilà quelques années que les BRICS accumulent l’or. D’autant plus facile que dans les BRICS, y’a l’Afrique du Sud et la Russie qui sont de gros producteurs. Ça, vous le savez (http://rchabaud.blogspot.fr/2013/12/il-est-lor.html). L’Occident se marre. C’est bien des habitudes de pauvres : acheter de l’or plutôt que des actions Facebook, faut vraiment être naze….

Et puis début juillet, voilà que les anciens pauvres décident de créer un organisme financier destiné à compléter l’action du FMI. C’est comme ça que c’est présenté. Il s’agit pas de remplacer le FMI (qu’est ce qu’on ferait de Christine Lagarde ? Personne n'en veut), juste de le compléter, de prêter aux vrais pauvres que le FMI peut pas aider pour cause d’insolvabilité organisée par le FMI lui-même. Les journalistes occidentaux se marrent : le nouveau Fonds, il a sept fois moins de fric que le FMI ! Un nain ! En dollars, c’est certain.Mais que vaut le dollar ?

Et puis fin juillet, voilà que la Russie et la Chine arrivent à élargir l’OCS, qu’est un organisme dont aucun d’entre vous n’a jamais entendu parler. Moi, bon prince, je vous informe (http://rchabaud.blogspot.fr/2014/08/shanghai-et-la-cooperation.html)

Content de moi, je vais me faire grattouiller par les méduses en Méditerranée et pendant ce temps mon copain Poutine décide que à partir de dorénavant et jusques à désormais, il n’acceptera plus de dollars en paiement de son pétrole et de son gaz. Et pour bien le prouver, il signe un bel accord avec Xi Jinping, comme quoi le yuan et le rouble serviront à payer leurs hydrocarbures respectifs. Poutine, il ajoute même qu’on peut payer en or.

Mine de rien, c’est plus qu’une bombe…Jusque là, pour acheter du pétrole, fallait d’abord acheter des dollars. Des bouts de papier vendus au prix fort par les Ricains. Plus la peine disent d’une même voix Russes et Chinois. Vous pouvez payer avec les sous que vous imprimez vous-même. Pauvre Obama ! Ça va faire un sacré trou dans son budget. Et c’est bien là le problème. Si on n’a plus besoin d’acheter des dollars pour acheter du gaz ou du pétrole,, ça sert à rien qu’il en imprime autant. Le dollar est au bord du gouffre. Nous aussi, tu vas me dire, vu que si le dollar plonge, l’euro va devenir hors de prix. C’est ce que vont nous expliquer tous les économistes médiatiques. En fait, c’est faux. L’euro sera à sa vraie valeur face au yuan ou au rand. C’est sa valeur face au dollar qui posera problème mais à la seule condition que le dollar reste une monnaie de référence.

Or, la vraie question est là : le dollar est-il toujours une monnaie de référence ? De moins en moins et seulement pour ceux qui le désirent. Ce que disent les grandes manœuvres en cours est clair : choisis ton camp. Or, les banquiers ne veulent pas quitter le camp du dollar. D’abord, parce que ça détruirait de façon drastique de la valeur. Si tes avoirs sont en dollars, une baisse du dollar réduit tes avoirs. Ensuite parce que ça compliquerait le jeu. Par exemple, toutes les transactions internationales sont basées sur le système IBAN dont le dollar est la référence. Une baisse du dollar va faire voler en éclats ce beau système dont les banquiers sont si fiers.

Et puis, me disent mes copains banquiers, les Chinois ont tellement de dollars dans leurs caisses qu’ils vont pas s’appauvrir volontairement. C’est bien un raisonnement de banquier. C’est clair que le dollar va pas exploser en vol. Mais tout est en place pour qu’il s’affaiblisse, lentement mais surement. Russie et Chine peuvent avaler une baisse programmée. Perdre un peu d’argent chaque année. Pour un banquier, perdre un peu, c’est déjà trop. Pour un gouvernement, il en va autrement. Surtout s’il a prévu le coup. Surtout s’il a accumulé des réserves en matières premières. Surtout s’il a signé des accords pour accompagner cette perte. Mais les banquiers (et les gouvernements occidentaux) ne peuvent pas imaginer un seul instant que le politique prime sur l’économique.

Elle est là, la vraie révolution. Le politique reprend le pouvoir. Les BRICS sont en train d ‘effacer trente ans de reagano-thatcherisme. Pour l’instant, on n’entend que des cris d’orfraie. Cris qui cachent les bruits de bottes. Car Obama n’a pas le choix. Pour défendre le dollar, il ne lui reste que les missiles. Ira t-il jusque là ?

Parce que s’il compte sur Facebook, il a du souci à se faire….

On en reparlera….


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