lundi 21 octobre 2013

LES VALEURS DE LA REPUBLIQUE

C’est le leitmotiv du moment : les valeurs de la République. Chacun les brandit comme une bombe atomique idéologique.

Mais c’est quoi les valeurs de la République ? Pose la question, tu prends la réponse comme un Scud : Liberté-Egalité-Fraternité. Ha oui ? Ben, ça me paraît pas évident. Je suis pas un historien professionnel, je me suis contenté de me promener dans les textes, de Hébert à Barère. Et là, dans le corpus lexical, si la Liberté et l’Egalité occupent une place importante, ce n’est pas la première. La première place, c’est la Patrie. Quant à la Fraternité, quasi elle existe pas.

Il ne me paraît pas extravagant d’affirmer que la première valeur de la République, c’est la Patrie. Dès 1790, être patriote, c’est être un zélateur de la République, un ennemi de la Monarchie, un homme qui porte la cocarde tricolore et refuse la cocarde blanche. Patrie et République sont intimement mêlées et se renforcent mutuellement par l’opposition, la confrontation aux autres. L’amour sacré de la Patrie n’existe que par Jemmapes et Valmy. Ne soyons pas angéliques : le sang construit mieux les groupes humains que les caresses.

Et donc, le seul parti à exalter la Patrie, jusqu’à l’obsession, c’est le FN. La première valeur de la République est défendue par le FN. C’est juste une constatation qui mérite qu’on s’y arrête.

Liberté-Egalité-Fraternité, ça existe aussi. Mais dans un cadre national, patriotique et…républicain. C’est une création de la Troisième République qui inscrit la formule aux frontons des écoles et des mairies. A une époque où il n’y a quasiment pas de mouvements de populations si l’on veut bien en excepter les troupes que Jules Ferry envoie ici ou là dans le monde, histoire de libérer les peuples en les englobant dans le giron de la République. On reste entre nous, tous libres, tous égaux ou peu s’en faut et tous frères, mais ça c’est de la littérature. Suffit de regarder les statistiques criminelles. Ou de lire Albert Londres.

On est encore dans les glissements sémantiques. Une devise faite pour exalter la Nation après la défaite de 1870 se mondialise. On veut que la Liberté soit accordée à tous, que l’Egalité règne sur le monde et que tous les hommes soient frères. Voici peu, « tous les hommes sont frères », c’était un truc de curé. Mais bon, ça a changé. Pourquoi pas ? Là, où je perplexifie, c’est quand la droite curetonne refuse la fraternité humaine alors que la gauche s’en empare. Les curés seraient ils au PS plutôt qu’au FN ?

Ben oui. Voilà cinquante ans que les curetons font de l’entrisme à gauche. On a connu les curés ouvriers et les chrétiens de gôche. Petit à petit, le ver s’est mis dans le fruit, les cellules religieuses ont métastasé dans le corps laïque, la rationalité du combat économique pour la répartition des richesses a sombré dans l’océan des bons sentiments (http://rchabaud.blogspot.fr/2010/09/tu-connais-la-synecdoque.html).

Il faut dire que ça va bien avec le monde tel qu’on nous le construit, un monde d’affect, un monde qui exalte l’individu, aussi miteux (surtout miteux), aussi insignifiant (surtout insignifiant) soit-il. Aux temps glorieux où la République exaltait ses grands hommes, a succédé le temps où Sophie Davant fait pleurer dans les HLM. Il est humain not’ bon Président, il cause avec une gamine, même qu’il a du mal vu le niveau linguistique de la Carmen de Mitrovica. Je le regarde et je pleure. Tu crois que le Vieux Général, il aurait téléphoné à la nomade balkanique ? Les communicants haussent les épaules. Ce que je pense est minoritaire et plus personne ne se souvient du Vieux Général. Aujourd’hui, un bon Président est un Président humain, un peu mou (il doit avoir la poignée de main moite, François), un peu gnan-gnan. Un Président-aumonier. Remarque, ça le fait pas remonter dans les sondages. Les communicants ne veulent pas voir que la seule embellie depuis 18 mois, c’est quand il a envoyé les marsouins dézinguer de l’islamiste. Les communicants ne veulent pas voir que le seul socialiste qui caracole dans les sondages, c’est Valls.

Comment disent les enfants ? Qui va à la chasse perd sa place… Ben voilà. Tu te fais élire chef et après tu laisses le fauteuil de chef. Pas s’étonner qu’un autre y pose ses fesses.

On en reparlera…

PS : souvenez vous, dans Le Jouet, Jugnot se fait virer parce qu’il a la main moite. C’est vrai que François, il a quelque chose de Gérard. Remarque, Sarko, il avait quelque chose de Louis de Funès….

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