vendredi 3 mai 2013

LE DEPUTE QUI MARCHE

Il marche, Jean Lassalle. Trente kilomètres par jour à la rencontre de la France des terroirs.

Mais pourquoi va t-il si loin ?

C’était si simple d’aller de la vallée d’Aspe à Bidache pour voir son copain Jean-Jacques Lasserre, symbolique créateur de Lur-Berri, vous savez ? la maison-mère de Spanghero, ceux qui trafiquent le bœuf pour en faire du cheval. Ou le contraire. Lasserre, sénateur, conseiller général, un des piliers de la mouvance Bayrou, la mouvance de Lassalle, précisément.

Après Bidache, dans la matinée, il aurait pu aller voir Barthélémy Aguerre à Luxe-Sumberraute, vous savez ? le président de Spanghero, l’homme qui a succédé à Lasserre à la direction de Lur-Berri, l’éleveur de bœufs qui sait pas différencier le bovin de l’équin.

Parce que tout ça, c’est copains et compagnie. Bayrou préside le conseil général avec Lassalle comme vice-président et puis il cède la place à Lasserre et Lassalle reste vice-président. Lassalle député et farouchement Modem. Lasserre sénateur et moins Modem, quoique… Et Aguerre suppléant de Lassalle. Vous suivez ?

Avec ce suppléant, Lassalle affirme défendre « une certaine idée de la ruralité » comme le dit Rue89 (http://www.rue89.com/rue89-politique/2012/06/07/legislatives-lassalle-candidat-de-la-ruralite-au-menu-viande-avariee-ou)

Je l’aime bien Lassalle, mais des fois, je me demande s’il ne se fout pas un peu de la gueule du monde. Avec les médias nationaux, il la joue berger, montagnard, rural à l’ancienne, défenseur des terroirs et territoires. Chez lui, avec ses copains, c’est moins clair. Comme Bayrou. A l’ancienne avec un suppléant qui est un chantre de l’agriculture productiviste, cherchez l’erreur. Mais on en a déjà parlé (http://rchabaud.blogspot.fr/2013/02/a-laguerre-comme-laguerre.html)

Mon idée, c’est que Lassalle, il est en train de tracer le sillon de Bayrou. A eux deux, ils se positionnent comme les symboles de la France profonde, un peu occitane, farouchement rurale, histoire de prendre date si le Grand Méchant Mou voulait jouer l’union nationale.

Mais voilà. Ils ne pourront pas faire qu’ils ne soient pas des politiques et leurs copains colleront à leurs bottes comme la boue de la Bidouze. La marche de Lassalle, c’est rien que de la com’, relayée par des médias qui font de l’image mais pas de l’enquête. Lassalle, il sort son béret, son accent rocailleux, il marche avec la cravate du député, c’est un bon sujet, ça, coco !

La vérité, c’est que Lassalle, il marche main dans la main avec ses copains qui refusent une Chambre d’Agriculture basque qui ne réunirait que des producteurs artisanaux. Il marche main dans la main avec la FNSEA. Il peut toujours nous chanter ses montagnes sur les bancs de l’Assemblée Nationale, l’agriculture de montagne, il s’en tape. Sa ruralité, c’est le maïs partout, et tout ce qui va avec.

C’est pas Lassalle qui marche. Il nous fait juste marcher…

On en reparlera…

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