mardi 28 mai 2013

LA REDDITION DE BERLIN

La Prussienne turriforme qui donne des leçons à l’Europe, elle est tout aussi conne et à courte vue que ses copains. La voilà qui s’oppose au protectionnisme au motif de protéger l’industrie allemande qui fait des affaires avec la Chine. Elle refuse le protectionnisme pour se protéger !

Tous les commentateurs économiques, de François Lenglet à son pâle successeur, vous l’ont expliqué : Merkel veut pas qu’on embête les Chinois qui sont ses premiers clients. Merkel, elle a pas lu Clausewitz. Ni Sun Tzi. Elle pense juste à garder une économie présentable jusqu’aux prochaines élections. Et après ? Après, elle s’en fout.

C’est que les choses bougent. Tiens, tu prends Schiess. C’est un gros fabricant de machines-outils germanique. Racheté par le chinois SYMG qui l’a apporté au consortium SMTCL Ce consortium, c’est l’œuvre du gouvernement chinois qui est en train de regrouper toute son industrie de la machine-outil.

Et Kiekert ? Leader allemand et mondial du verrouillage des autos. Racheté par Lingyun. Dame ! La Chine est en train de bâtir son industrie automobile. Kiekert va aider Geely et les autres à bien fermer les autos chinoises.

Et Putzmeister ? Premier fabricant mondial de pompes à béton, mais pas que… Ils font aussi des pompes pour l’eau, pour les boues, bref pour tout ce qui se pompe. Ils nous pompent pas encore l’air, mais ça va pas tarder. Racheté par le consortium chinois Sany Heavy Industries.

Les Chinois, ils sont pas chiens. Ils vont pas délocaliser les usines comme ça Elles vont encore tourner en Allemagne un certain temps, produire et exporter. Notamment vers la Chine. Merkel, elle préserve la croissance immédiate.

Et après ? Après, ça va dépendre. Tous ces rachetés, ils sont avoir besoin de capitaux pour se développer. Pas grave, les Chinois en ont. On va bien s’apercevoir que produire sur place (je veux dire en Chine), c’est plus rentable, ça économise les coûts de transport, surtout si on veut vendre au Japon (c’est des pompes Putzmeister qui refroidissent la centrale de Fukushima). On fera de nouvelles usines en Chine. Ça enlèvera pas de boulot aux Allemands. Ça en créera pas non plus, mais bon, c’est moindre mal. La recherche va partir du côté de Wuhan ou Shenzhen. Année après année, on a le temps, le tissu industriel germanique va être détricoté. Merkel sera à la retraite, elle s’en fout.

Croyant protéger ce qui existe, elle se couche. C’est une reddition en rase campagne. Dans dix ans, l’Allemagne sera à genoux, toute son industrie aura les yeux bridés. Et vu qu’elle n’a aucun espoir démographique et qu’elle a sacrifié la recherche fondamentale à la recherche technologique, elle sera complètement dépassée.

Dans le même temps, elle nous donne une leçon : elle dit merde à Bruxelles. Ce faisant, elle plombe tous les industriels européens en se croyant maligne. Et les autres gouvernements (le nôtre en tête) s’écrasent.

Les Chinois se marrent : c’est trop facile. En rachetant toutes ces boîtes, ils rattrapent leur retard technologique et, en plus, on leur dit merci. Merkel, elle fait le grand koutou. C’est le mot pour « prosternation ».

Pourtant, elle est pas seule concernée. On en a déjà parlé (http://rchabaud.blogspot.fr/2012/02/pourquoi-ghosn-se-plante.html). Quand Renault va développer ses futures voitures, faudra les fermer. Avec des serrures chinoises. Faudra des batteries. Chinoises aussi. Faudra des machines-outils. Encore chinoises. Toute notre industrie automobile va dépendre de Pékin.

Merci Angela. Quand je pense qu’il y a encore des jean-foutres pour admirer la politique allemande (http://rchabaud.blogspot.fr/2013/01/laval-rebatet-brasillach-paquis.html) je me dis qu’on est vraiment trop cons.

On en reparlera….

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